L’air intérieur peut être jusqu’à 5 fois plus pollué que l’air extérieur, selon l’Agence de la qualité de l’air. Une mauvaise ventilation favorise l’accumulation de polluants, d’humidité et de CO2, ce qui peut impacter votre santé et le confort de votre logement. La VMR (Ventilation Mécanique Répartie) hygroréglable est une solution performante pour renouveler l’air intérieur de manière intelligente et économique.

La VMR hygroréglable est un système de ventilation qui adapte automatiquement le débit d’air en fonction du taux d’humidité présent dans chaque pièce. Contrairement à une VMC simple flux classique, qui extrait l’air en continu, la VMR hygroréglable ne ventile que lorsque c’est nécessaire, ce qui permet de réaliser des économies d’énergie significatives. Ce guide vous accompagnera pas à pas dans l’installation et le réglage de votre VMR hygroréglable, afin de profiter pleinement de ses nombreux avantages. Nous aborderons les différents types de VMR, les étapes d’installation, les réglages à effectuer et les conseils d’entretien pour un fonctionnement optimal.

Comprendre le système de VMR hygroréglable

Avant de vous lancer dans l’installation, il est essentiel de comprendre le fonctionnement et les différents composants d’un système de VMR hygroréglable. Cela vous permettra de choisir le modèle adapté à vos besoins et de réaliser une installation conforme aux normes en vigueur, notamment le DTU 68.3.

Types de VMR

Il existe principalement deux types de VMR hygroréglable : le type A et le type B. Chacun présente des caractéristiques spécifiques qui peuvent influencer votre choix en fonction de votre budget et de vos exigences en matière de confort et d’économies d’énergie.

  • Type A : Ce système combine des bouches d’extraction hygroréglables dans les pièces humides (cuisine, salle de bain, WC) avec des entrées d’air autoréglables dans les pièces de vie (salon, chambres). L’avantage principal est son coût généralement plus abordable, mais il offre une régulation moins précise que le type B.
  • Type B : Ce système utilise des bouches d’extraction et des entrées d’air hygroréglables. Il offre une ventilation plus précise et une meilleure régulation de l’humidité dans l’ensemble du logement, optimisant ainsi le confort et les économies d’énergie. Son coût est cependant plus élevé.

Composants d’un système de VMR hygroréglable

Un système de VMR hygroréglable est composé de plusieurs éléments essentiels qui travaillent ensemble pour assurer une ventilation efficace et adaptée aux besoins de votre logement. Comprendre le rôle de chaque composant vous aidera à choisir le matériel approprié et à réaliser une installation optimale.

  • Groupe motoventilateur (centrale) : C’est le cœur du système. Il assure l’extraction de l’air vicié. Les critères de choix importants sont le niveau sonore (idéalement inférieur à 35 dB(A)), la consommation électrique (vérifiez l’étiquette énergie) et le débit d’air (exprimé en m³/h). Privilégiez un modèle certifié NF pour garantir sa performance et sa durabilité.
  • Bouches d’extraction hygroréglables : Installées dans les pièces humides, elles détectent le taux d’humidité et adaptent automatiquement le débit d’air. Certains modèles sont à piles, d’autres filaires ou connectés, offrant ainsi différentes options de contrôle et de suivi de la ventilation. Les débits d’extraction varient généralement entre 15 et 45 m³/h pour les WC et peuvent atteindre 90 à 135 m³/h pour une cuisine.
  • Entrées d’air hygroréglables : Installées sur les fenêtres ou les murs des pièces de vie, elles permettent l’entrée d’air frais. Elles s’adaptent également au taux d’humidité intérieur. Elles sont conçues pour être discrètes et s’intégrer esthétiquement à votre intérieur, tout en assurant un renouvellement d’air optimal.
  • Gaines : Elles assurent le transport de l’air entre les bouches d’extraction, les entrées d’air et le groupe motoventilateur. Privilégiez les gaines isolées en polyéthylène ou en aluminium pour éviter les pertes de chaleur et la condensation, conformément aux recommandations du DTU 68.3. Le diamètre des gaines doit être adapté au débit d’air et à la configuration de votre logement.
  • Accessoires : Colliers de serrage, raccords, silencieux (pour réduire le bruit du système, particulièrement important dans les chambres).

Normes et réglementations

L’installation d’une VMR hygroréglable est soumise à certaines normes et réglementations qui visent à garantir la qualité de l’air intérieur et la performance énergétique du bâtiment. Il est important de les connaître et de les respecter pour une installation conforme et durable.

  • DTU 68.3 : Ce document définit les règles de l’art pour la ventilation mécanique et l’air ambiant. Il précise les exigences en matière de débit d’air, de qualité des matériaux et d’installation. Consulter ce document est indispensable pour une installation conforme.
  • RT2012 / RE2020 : Ces réglementations thermiques imposent des exigences en matière d’étanchéité à l’air et de ventilation pour les constructions neuves et les rénovations. La VMR hygroréglable contribue à atteindre ces objectifs, en assurant un renouvellement d’air maîtrisé et économe en énergie.

Préparation et planification de l’installation

Une bonne préparation est la clé d’une installation réussie. Cette étape consiste à évaluer vos besoins, à choisir le matériel adapté et à planifier l’installation dans les moindres détails. Un plan précis vous évitera des erreurs coûteuses et optimisera le fonctionnement de votre VMR hygroréglable.

Évaluation des besoins et dimensionnement

Pour déterminer le système de VMR hygroréglable adapté à votre logement, il est essentiel de calculer le débit d’air nécessaire. Ce calcul dépend de plusieurs facteurs, tels que la surface du logement, le nombre d’occupants et les activités générant de l’humidité.

  • Calcul du débit d’air nécessaire : Une méthode simplifiée consiste à multiplier le volume du logement (surface x hauteur sous plafond) par un taux de renouvellement d’air. Ce taux varie généralement entre 0,4 et 0,6 renouvellement par heure, selon l’ADEME. Par exemple, pour un appartement de 70 m² avec une hauteur sous plafond de 2,5 m, le volume est de 175 m³. Avec un taux de renouvellement de 0,5, le débit d’air nécessaire est de 87,5 m³/h.
  • Sélection du groupe motoventilateur : Choisissez un modèle dont le débit nominal correspond au débit calculé. Privilégiez les modèles à faible consommation électrique (classe A ou supérieure) et à faible niveau sonore (inférieur à 35 dB(A)).
  • Nombre et type de bouches d’extraction et d’entrées d’air : Déterminez le nombre de bouches et d’entrées d’air nécessaires pour chaque pièce en fonction de sa taille et de sa fonction, en vous basant sur les recommandations du DTU 68.3.

Matériel et outils nécessaires

Avant de commencer l’installation, assurez-vous d’avoir tout le matériel et l’outillage nécessaires à portée de main. Cela vous évitera de perdre du temps et de rencontrer des difficultés imprévues. N’oubliez pas votre équipement de protection individuelle (EPI) pour travailler en toute sécurité.

  • Liste complète du matériel : VMR, gaines, bouches, entrées d’air, colliers, raccords, mastic silicone, supports antivibratoires, etc.
  • Outillage : Perceuse, scie cloche, tournevis, mètre, niveau, cutter, pince à sertir, anémomètre (pour régler les débits), etc.
  • Équipement de protection individuelle (EPI) : Lunettes, gants, masque anti-poussière.

Afin de vous aider à choisir le bon matériel, voici un tableau qui répertorie les principaux éléments et leurs caractéristiques :

Élément Caractéristiques Conseils
Groupe motoventilateur Débit (m³/h), niveau sonore (dB(A)), consommation (W), certification NF Choisir un modèle adapté au volume du logement et privilégier les modèles silencieux et économes en énergie, certifiés NF.
Bouches d’extraction Débit (m³/h), type (à piles, filaire, connectée), matériau Choisir des bouches avec un débit adapté à la pièce, privilégier les modèles hygroréglables et vérifier la qualité des matériaux (ABS, etc.).
Gaines Diamètre (mm), matériau (PVC, aluminium), isolation (épaisseur et type d’isolant) Choisir des gaines isolées pour éviter les pertes de chaleur et la condensation. Privilégier les gaines avec une résistance thermique élevée.

Préparation du chantier

La préparation du chantier est une étape cruciale pour garantir la sécurité et la propreté des lieux pendant l’installation. Suivez ces quelques conseils pour un chantier bien organisé, minimisant ainsi les risques et les désagréments.

  • Protection du mobilier et des sols : Recouvrez les meubles et les sols avec des bâches de protection pour éviter les salissures et les dommages.
  • Couper l’électricité : Coupez l’alimentation électrique avant de commencer les travaux de perçage ou de raccordement électrique, pour éviter tout risque d’électrocution.
  • Vérifier l’absence de réseaux : Vérifiez l’absence de réseaux (électriques, plomberie) dans les zones de perçage, à l’aide d’un détecteur de métaux ou d’un plan des réseaux.

Plan détaillé de l’installation

Établir un plan détaillé de l’installation vous permettra d’optimiser le parcours des gaines, de choisir l’emplacement idéal pour les bouches d’extraction et les entrées d’air, et de minimiser les nuisances sonores. Prenez le temps de réfléchir à la configuration de votre logement et de dessiner un plan précis, en tenant compte des contraintes architecturales et des besoins de ventilation de chaque pièce.

Installation étape par étape de la VMR hygroréglable

Cette section détaille les étapes d’installation de la VMR hygroréglable, du montage du groupe motoventilateur à la pose des bouches d’extraction et des entrées d’air. Suivez attentivement les instructions pour une installation conforme et efficace, en respectant les normes de sécurité et les recommandations du fabricant.

Installation du groupe motoventilateur

Le groupe motoventilateur est le cœur du système. Son installation doit être réalisée avec soin pour garantir son bon fonctionnement et minimiser les nuisances sonores. L’emplacement du groupe motoventilateur est crucial pour limiter les vibrations et le bruit.

  • Fixation : Suspendre le caisson ou le fixer sur une surface plane, en veillant à utiliser des supports antivibratoires pour réduire les vibrations et le bruit.
  • Raccordement électrique : Respecter les normes de sécurité (NF C 15-100) et utiliser un disjoncteur dédié (par exemple, un disjoncteur de 2A). Faites appel à un professionnel si vous n’êtes pas sûr de vos compétences.
  • Raccordement aux gaines : Utiliser des colliers de serrage pour assurer l’étanchéité et éviter les pertes de charge. L’étanchéité des raccords est essentielle pour garantir un débit d’air optimal.

Installation des gaines

Les gaines assurent le transport de l’air entre les différents éléments du système. Leur installation doit être réalisée avec précision pour minimiser les pertes de charge et optimiser le débit d’air. Le choix du parcours des gaines est important pour limiter les pertes de charge et le bruit.

  • Découpe des gaines : Utiliser un cutter ou une pince à sertir pour une coupe nette et précise. Une coupe propre facilite le raccordement et assure l’étanchéité.
  • Fixation des gaines : Utiliser des colliers de serrage et des supports pour éviter les affaissements et garantir la stabilité des gaines. Un bon maintien des gaines évite les pertes de charge et le bruit.
  • Isolation thermique : Protéger les gaines situées dans les combles non isolés avec un matériau isolant (par exemple, de la laine de verre ou de la laine de roche) pour éviter les pertes de chaleur et la condensation. L’isolation des gaines est primordiale pour optimiser l’efficacité énergétique du système.

Installation des bouches d’extraction et des entrées d’air

La pose des bouches d’extraction et des entrées d’air est une étape délicate qui nécessite de respecter les consignes du fabricant et les normes en vigueur. L’emplacement précis des bouches et des entrées d’air influence directement l’efficacité de la ventilation.

  • Perçage des trous : Utiliser une scie cloche du bon diamètre pour percer les trous dans les murs ou les plafonds. Respectez les consignes du fabricant pour le diamètre de perçage.
  • Fixation des bouches et des entrées d’air : Utiliser des vis ou des clips pour une fixation solide et durable. Assurez-vous que les bouches et les entrées d’air sont bien fixées pour éviter les vibrations et les fuites d’air.
  • Raccordement des gaines : Assurer l’étanchéité des raccords pour éviter les fuites d’air. Utilisez du mastic silicone pour garantir une étanchéité parfaite.

Pour une installation réussie, voici un tableau présentant les débits d’air recommandés par pièce, conformément au DTU 68.3 :

Pièce Débit d’air recommandé (m³/h)
Cuisine 90 – 135
Salle de bain 45 – 90
WC 15 – 45

Tests d’étanchéité

Une fois l’installation terminée, il est important de vérifier l’étanchéité du système pour garantir son bon fonctionnement et éviter les pertes d’énergie. Un test à la fumée peut révéler des fuites d’air au niveau des raccords. Un professionnel peut également réaliser un test d’étanchéité plus précis avec un matériel spécifique.

Réglage et mise en service de la VMR hygroréglable

Après l’installation, il est essentiel de régler et de mettre en service la VMR hygroréglable pour optimiser ses performances et assurer une ventilation performante de votre logement. Les débits d’air, les modes de fonctionnement et la programmation doivent être ajustés en fonction de vos besoins et de vos habitudes de vie. Un réglage précis est la clé d’un système efficace.

  • Réglage des débits d’air : Ajuster les débits en fonction des recommandations du fabricant et des besoins spécifiques de chaque pièce. Un anémomètre permet de mesurer les débits réels au niveau des bouches d’extraction et des entrées d’air. Pour utiliser un anémomètre, placez-le devant la bouche d’extraction et notez la valeur affichée. Comparez cette valeur aux débits recommandés et ajustez la position de la bouche pour atteindre le débit optimal. Un déséquilibre des débits peut entraîner une mauvaise ventilation et des problèmes d’humidité.
  • Programmation (si applicable) : Régler les modes de fonctionnement (normal, boost, absence) et les plages horaires en fonction de vos habitudes de vie, si votre modèle le permet. Par exemple, vous pouvez programmer un mode « boost » pendant la douche pour évacuer rapidement l’humidité.
  • Tests de fonctionnement : Vérifier le bon fonctionnement des bouches d’extraction (observer la variation du débit en fonction de l’humidité), l’absence de bruit excessif et la qualité de l’air intérieur (mesurer le taux d’humidité avec un hygromètre).

Maintenance et entretien de la VMR hygroréglable

Pour assurer la longévité et l’efficacité de votre VMR hygroréglable, un entretien régulier est indispensable. Le nettoyage des bouches d’extraction et le remplacement des filtres sont des opérations simples qui peuvent prévenir les problèmes et garantir une bonne qualité de l’air intérieur. Un entretien négligé peut entraîner une diminution des performances et une usure prématurée du système.

  • Nettoyage régulier des bouches d’extraction et des entrées d’air : Éliminer la poussière et les saletés à l’aide d’un aspirateur ou d’un chiffon humide. Un nettoyage régulier permet de maintenir un débit d’air optimal.
  • Remplacement des filtres du groupe motoventilateur : Suivre les recommandations du fabricant (généralement tous les 6 mois ou 1 an). Des filtres encrassés réduisent le débit d’air et peuvent endommager le moteur.
  • Vérification du bon fonctionnement du système : Contrôler les débits et le niveau sonore. Un bruit anormal peut indiquer un problème de déséquilibre ou d’obstruction.

Plusieurs problèmes peuvent affecter le bon fonctionnement de votre VMR. Un bruit excessif peut être causé par un déséquilibre, une vibration ou une obstruction des gaines. Une mauvaise qualité de l’air peut être due à un débit insuffisant ou à des filtres encrassés. La condensation excessive peut être le signe d’une ventilation insuffisante ou d’une mauvaise isolation. Dans ces cas, il est important d’identifier la cause du problème et d’y remédier rapidement. Si vous n’êtes pas sûr de la marche à suivre, faites appel à un professionnel.

Vers une ventilation performante

La VMR hygroréglable représente un investissement durable pour améliorer la qualité de l’air intérieur de votre logement, réduire votre consommation d’énergie et prévenir les problèmes d’humidité. En suivant les conseils de ce guide, vous pourrez installer et régler votre VMR hygroréglable de manière efficace et profiter pleinement de ses nombreux avantages. Vous pouvez également optimiser les performances de votre VMR en améliorant l’étanchéité à l’air de votre logement, en choisissant des matériaux de construction perspirants et en installant un système de filtration de l’air complémentaire.

Les technologies évoluent et de nouvelles solutions de ventilation, toujours plus performantes et connectées, voient le jour. L’avenir de la VMR réside dans l’optimisation continue de son fonctionnement et son intégration à des systèmes domotiques intelligents, contribuant ainsi à un environnement intérieur plus sain et plus confortable. Par exemple, l’utilisation de capteurs de CO2 connectés permet de moduler le débit de la VMR en temps réel, en fonction de l’occupation des pièces, optimisant ainsi la ventilation et les économies d’énergie.